Nouvel An Chinois

Voici mon illustration en images du Nouvel an Chinois 2023

Écrit par Laetitia VIRGAL

Le 30/01/2023
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La foule du tramway, puis l’air, accompagné d’un soleil étonnement généreux…

Quelques pas plus tard, des barrières en béton et des fourgons de police indiquent un rassemblement proche. Au loin, des drapeaux rouges et des pétards, c’est bien vers labas que nous devons marcher…

Ma première fois au Nouvel An Chinois débute avec une jeune femme, encens à la main. Elle me suggère de faire un voeu et de souffler sur le bâton pour déposer la cendre devant ce qui semble être une divinité.

Je dépose l’encens, et ça y est, mon exploration peut commencer…

Les premiers moments sont compliqués ; du monde, beaucoup de monde s’agglutine aux abords du défilé. Assez rapidement, je me sens étouffée par la masse, noyée par tant de téléphones en l’air, prêts à enregistrer les moindres faits et gestes du spectacle. Pour prendre des photos, j’ai besoin d’espace vital, de pouvoir bouger librement, de sentir les mouvements, de vivre les interactions. Alors, rapidement, je cherche la place idéale, celle qui me permettra d’avoir accès à l’autre, sans perdre ma propre présence.

Une fois positionnée, c’est parti pour plonger dans le monde de l’image, un monde dans lequel mon boitier devient un catalyseur du moment vécu. Appareil photo en main, je suis dans une présence intense, qui regarde avec attention, tout en ressentant les émotions environnantes. En percevant, je déclenche ce qui se transformera en témoin de vie : la capture, l’écriture de la lumière, la transcription de ce qui m’entoure. Le subtil prend plus de place, les expressions se dévoilent, voire même l’intimité au milieu de la foule…

Durant la prise de vue, j’ai eu la sensation de vivre un moment étrangement calme et contenu… Autour de moi, tous étaient là pour célébrer, mais c’est comme si la fête n’avait pas réellement été invitée. Malgré la bulle crée avec mon appareil photo, j’ai pu percevoir que les personnes qui m’entouraient étaient, à la fois au même endroit, à la fois déconnectées les unes des autres .Le défilé était particulièrement calme, exécuté dans une perfection presque ‘intangible’.

En regardent les images, je crois comprendre ce que j’ai cru ressentir. Et si beaucoup de personnes présentes à cet événement étaient, en fait, ‘enfermées’ dans une forme de rigidité imposée (période Covid, plans vigipirates, barrières, économie au ralenti, etc…). Et s’il n’était pas si simple, en ce moment, de retrouver la connexion aux autres et l’esprit de convivialité qui entoure une célébration ?

Je suis toujours époustouflée de voir à quel point des personnes inconnues peuvent livrer autant de choses, rien qu’avec le mouvement du corps et du visage. Un regard ou un geste peuvent en dire long sur le ressenti intérieur. Ne remarquez-vous pas une certaine forme d’introspection et de mélancolie dans ces images ?

Il y a toujours trois étapes dans mon art, la préparation, la prise de vue, et la post-production (retouches). La dernière est souvent un moment de re-découverte de ce qui s’est passé. En regardant mes propres photos, je comprends encore plus en profondeur ce que j’ai intuitivement livré en images.

Ici, j’ai eu envie de passer la plupart des photos en noir et blanc, probablement pour coller à ma perception de mélancolie. J’étais pourtant persuadée, initialement, de sortir un reportage coloré et festif. En éditant les images, il m’a paru évident de les inscrire dans un espace intemporel, presque suspendu.

Je me demande si, en faisant cela, je n’ai pas cherché à évoquer les âmes qui cherchent à reconnecter la profondeur ( le Nouvel An Chinois est quand même, à priori, une célébration hautement spirituelle).

N’hésitez pas à me livrer votre interprétation de ce reportage.

One Love.

Laetitia.

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